[tetaneutral] Secteur St Gaudens : fork de l'association ?
Jérôme Nicolle
jerome at ceriz.fr
Mon Sep 21 23:35:14 CEST 2015
Le 21/09/2015 22:33, bassia at lavache.com a écrit :
> Cela dit, n'est il pas envisageable qu'1 salarié soit embauché, en // du
> réseau de bénévoles référents dans chaque secteur ?
C'est tentant, hein ? Mais c'est très dangereux.
Dès lors qu'une association sort d'un fonctionnement basé sur le
bénévolat, il y a un nouvel ordre de priorités qui s'instaure.
Est ce qu'il faut préserver les valeurs de l'association en priorité ?
Ou est ce qu'il faut augmenter le salarié pour qu'il reste indexé sur
l'inflation ? Est ce qu'il faut faire des réserves pour les coups durs ?
Ou payer les charges patronales ? Déployer, ou augmenter/embaucher ?
Ou pire, comme on l'a vu dans notre entourage proche, est ce que le
salarié qui tient les murs ne fini pas par prendre le contrôle de
l'association pour l'envoyer dans le-dit mur ? Est ce qu'il/elle ne
finirai pas, sarcastiquement ou ironiquement, par un "j'vous l'avais
bien dit bande de gauchos bêlants, refilez moi votre réseau et retournez
jouer aux billes" ?
En passant les questions de principe, il y a une réalité économique à
prendre en compte : un salarié sur un poste technique relativement
qualifié, avec des plages horaires étendues, c'est un coup/coût à
5-6k€/mois minimum, charges patronales / salariales / astreintes /
merdier de politocard compris. Et il est impossible à un salarié
d'assurer la plage horaire couverte par des bénévoles (demande une
citation, tu auras 1500 pages de bullshit intitulé "code du travail" à
lire).
Il est aussi impossible de faire faire le même boulot d'un coté par des
bénévoles et de l'autre par un salarié, ce serait trop inique.
Donc partir sur un salarié, ce serait - probablement - immédiatement un
coupe-gorge sur le plan économique, à court terme une baisse de la
disponibilité du service, et à terme des ennuis politiques - au moins
internes.
Une alternative est de partir sur un modèle de coopérative, aux statuts
plus bordés qu'une association, et en jouant - comme orange ou autres -
à l'extorsion de fonds publics pour les reverser en cotisations et
charges, mais pour fournir un service moins mauvais que ces derniers. En
tout cas au début, au moins.
Ce ne serait alors plus le même projet, et perso, je n'y adhèrerais pas.
À chacun de voir.
Pour ma part, j'ai (un peu) contribué à tetaneutral pour que les usagers
puissent reconquérir leurs moyens de communication. Si ça ne marche plus
parce qu'ils refusent de s'investir et de saisir l'opportunité, ce n'est
pas un échec, juste un mauvais ciblage. Une zone sans acteurs locaux un
tant soit peu militants mérite-t-elle l'investissement d'une communauté
sans contrepartie ? À mon avis non, elle attendra la saint Glinglin, ou
le RIP départemental à dix fois le prix, c'est pareil.
@+
--
Jérôme Nicolle
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